Critique littéraire du célèbre livre de l'auteur britannique George Orwell.
Big Brother is watching you...
Que l’on ait lu ou pas 1984 de George Orwell, la notion de Big Brother nous parle à tous. Décédé peu de temps après la publication de son roman, l’auteur anglais n’aura pas le privilège de voir son concept devenir une antonomase.
Il est ardu d’établir le genre exact de cette œuvre car il ne s’agit pas simplement d’un roman de science-fiction, puisqu’il est ancré dans un contexte politique précis. Nous pourrions qualifier son récit de prophétique, ce qui tendrait à nous faire penser à une œuvre d’anticipation.
L’histoire se déroule à Londres en 1984, comme l'indique le titre du roman. Le monde est alors divisé en trois grandes ères géopolitiques en guerre dirigées par des partis communistes totalitaires qui se rêvaient à l’origine émancipateurs du prolétariat, mais qui ont en réalité asservi toute la population. Le personnage principal, Winston Smith, travaille au Ministère de la Vérité, où il révise l’histoire pour la rendre en adéquation à la version du Parti. Cependant, Smith reste lucide quant aux manipulations opérées par le Parti unique: réécriture du passé, contrôle du présent, il dissimule ses opinions au risque de se faire tuer. Mais la contestation au régime n’est pas tolérée et Winston en subira les conséquences.
1984 s’ancre donc dans une politique de dénonciation des régimes totalitaires de l’époque dans lesquels le système triomphe de l’individu. Cependant, plus de soixante-dix ans après sa parution, le roman ne paraît pas si futuriste que ça : peur de la montée du totalitarisme, de la restriction des libertés individuelles et de l’asservissement des masses, les craintes qui y sont abordées sont aujourd’hui encore largement prégnantes. En réalité, le statut de dystopie est de plus en plus discutable.
En somme, parabole du despotisme moderne, conte philosophique sur le pire xxe siècle, 1984 reste l’une des meilleures dystopies jamais publiées, un récit glaçant et poignant car, chacun le sait, il faudrait peu de choses pour que le monde qui y est décrit devienne réalité…
Messaline Martinez
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