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Crise au Mali : que se passe-t-il ?


La tension ne cesse de grimper entre le pays africain et la France. En effet, depuis février, la division au sein de la population malienne est à son comble et Emmanuel Macron a appelé à l'armée française de se replier. Mais quels sont les vrais enjeux de ce conflit et quelles en sont les causes ? Pourquoi les maliens sont divisés en ce qui concerne la présence militaire française dans leur pays?



En 1960, le Mali, ancienne colonie française, obtient son statut d'indépendance. Dès lors, une république est proclamée. Mais la fragilité de cet État "nouveau" se dessine d'une part par son extrême pauvreté qui le classe parmi les pays les plus pauvres d'Afrique, et d'autre part par les nombreux coup d'états et déstabilisations au sein du gouvernement.

Mais cette indépendance n'a pas été bien perçue par tous les peuples notamment les Touaregs, un peuple nomade habitant dans le désert au nord du Mali, en Algérie et au Niger. Le désir indépendantiste des Touaregs se fit entendre au Mali par de nombreuses rébellions jusqu'en 1992, année où des négociations furent ouvertes.


Cependant, les négociations avec les Touaregs n'ont pas pour autant réussi à éradiquer les rébellions dans le pays.


En effet, bien que le Mali essaye de renforcer petit à petit sa démocratie, le groupe islamiste Al-Qaïda (AQMI), chassé de l'Algérie après la sanglante guerre civile des années 1990, s'installe dans le nord du Mali. Progressivement, son influence s'étend au delà des frontières maliennes, de la Mauritanie à l'Ouest au Niger plus à l'Est ainsi que plus au Nord en Libye et en Algérie.


Le nord du Mali est donc sous l'emprise d'Al-Qaïda. Celui-ci donnera naissance à d'autres mouvements islamistes maliens comme MUJAO ou AMSAR DINE, dont ce dernier est dirigé par un puissant chef touareg.


Les populations locales du Mali comme celles des autres pays du Sahel étaient confrontées aux persécutions et a l'insécurité causées par Al-Qaïda et par les Touaregs.


De plus, les pays occidentaux s'inquiétaient des attentats terroristes provenant du Sahel et du Moyen-Orient comme ceux de Madrid en 2004 ou Paris en 2012. C'est pourquoi certains pays européens ont décidé de s'investir militairement au Sahel.

En janvier 2012, la France se mobilise au Mali avec l'opération Barkhane. En déplacement en 2013, l'ancien président en fonction François Hollande a été acclamé par les habitants de la capitale malienne, Bamako.


Mais aujourd'hui, les rapports entre la France et le Mali se sont détériorés


En effet, depuis désormais 10 ans, malgré l'aide française au Mali, les habitants ne se sentent toujours pas en sécurité. Les islamistes se divisent, se diffusent, se multiplient et passent à travers les mailles du filet. Bien que de nombreux dirigeants islamistes aient été retrouvés et tués, beaucoup échappent et poursuivent leurs persécutions.


Le Mali est divisé : certains soutiennent la France tandis que d'autres la rejette. Les maliens ne croient plus en l'aide française. Selon eux, la présence militaire ne fait désormais plus que les surveiller, les contrôler et les dominer. Ils sont donc réticents à la présence militaire française car elle a échoué dans sa mission : protéger les habitants.



À cela s'ajoute les tensions politiques entre le Mali et la France qui se sont détériorées.

Après deux coups d'états en 2020 et en 2021 qui ont renversé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, le président de la junte militaire malienne Assimi Goïta a donc pris la tête du pays. La réaction d'Emmanuel Macron n'étais clairement pas favorable à ces putschs. Il a même dénoncé "un coup d'état dans un coup d'état inacceptable". De plus, ces coups d'états ont été lourdement sanctionnés par la communauté internationale.


Du côté de Bamako, en janvier 2022, Assimi Goïta a appelé le peuple malien à manifester contre les militaires de l'opération Barkhane et contre les européens engagés dans l'opération Tabuka, lancée en 2015. Il a également qualifié les sanctions internationales de "caractère illégitime, illégal et inhumain."


Ces paroles prononcées par le dirigeant malien visent directement la France. Mais depuis la fin d'année 2021, certains pays occidentaux craignent le déploiement des forces militaires armées russes de la société Wagner sur le territoire du Mali. Wagner est une société privée russe qui abrite des mercenaires néo-nazis. C'est pourquoi leur collaboration avec la junte malienne laisse à craindre. Mais Bamako a assuré de son côté qu'il ne s'agissait que d'un partenariat entre deux États bien que le pays misait sur l'aide de la Russie pour réinstaurer la sécurité.



En janvier 2022, Assimi Goïta avait demandé à des militaires danois de la mission Tabuka de se rapatrier. Alors même que le Mali avait envoyé une invitation de déploiement du Danemark au Mali peu auparavant. Le 27 janvier, le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a donc répondu à cette demande de rapatriement en qualifiant la junte militaire de Bamako d'"illégitime" et qui "prend des mesures irresponsables".

La ministre française des Armées, Florence Parly, a également accusé le pays africain de multiples "provocations" envers les occidentaux.


La réaction du Mali face à cette remise en question de sa légitimité ne s'est pas faite attendre. En effet, début février, la junte militaire au pouvoir a expulsé l'ambassadeur français hors du territoire malien sous un délai de "72 heures". Une réaction qui montre bien les relations extrêmement tendues entre Paris et Bamako ces dernières semaines.


Pour Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement français,

ce renvoi constitue "une étape supplémentaire dans l'isolement dont la junte fait preuve". Un isolement qui se démontre en peu de temps, notamment lorsqu'Emmanuel Macron a annoncé le mercredi 16 février 2022 le rapatriement officiel des français engagés dans la mission Barkane.




La situation actuelle du Mali s'explique en partie par l'incapacité de la France et des pays occidentaux à avoir réussi à contrôler les terroristes islamistes d'Al-Qaïda. L'insécurité au sein de la population malienne n'a fait que renforcer leur colère envers cette défaite face aux terrorisme. Le Mali veut désormais s'armer tout seul sans être dominé par une ex-puissance coloniale. Mais, la société russe néo-nazie Wagner inquiète… Nous voyons bien que le contexte géopolitique actuel est déstabilisé et que la triste guerre en Ukraine est en partie menée par ces mercenaires russes Wagner. Devrions-nous nous inquiéter d'une possible collaboration entre le Mali et la Russie ? Serait-ce là une stratégie de la Russie d'aider à renforcer la sécurité du Mali pour en tirer profit ?



Yohan gm


SOURCES

  • https://www.ladepeche.fr/2022/02/18/la-france-se-retire-du-mali-le-defi-du-demantelement-des-bases-militaires-sur-place-10120286.php

  • https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Mali

  • https://m.facebook.com/LeDessousDesCartes/videos/mali-une-histoire-chaotique-le-dessous-des-cartes-arte/951681328521293/

  • https://www.arte.tv/fr/videos/104782-018-A/ukraine-mali-que-font-les-milices-wagner-saber-jendoubi/

  • https://www.lefigaro.fr/flash-actu/retrait-du-mali-la-france-ne-tolerera-aucun-ultimatum-assure-castex-20220222

  • https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/mali/guerre-au-mali/mali-on-vous-explique-la-situation-entre-paris-et-bamako-depuis-que-la-junte-a-decide-dexpulser-lambassadeur-francais_4936625.html

  • https://www.ouest-france.fr/monde/mali/tensions-entre-la-france-et-le-mali-la-crise-diplomatique-resumee-en-six-actes-9618c3b8-836d-11ec-b2cd-3fc4271a923f

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