La crise sanitaire actuelle que nous traversons a eu de multiples conséquences à tous niveaux. Le milieu scolaire n’a pas été épargné, et fait partie des secteurs fortement impactés par la pandémie. L’apprentissage a été ralenti, à cause de l’enseignement à distance, divisé depuis maintenant plus d’un an. Cela a été d’autant plus important dans les lycées, dont la majorité a basculé en demi jauge depuis l’hiver 2021.
En vue de la décision du gouvernement, à savoir le maintien des épreuves du baccalauréat (général, technologique ou professionnel) dont celles de français en première, de philosophie et du grand oral en Terminale, de nombreux mouvements lycéens, dont certains syndicats lycéens tel que l’UNL (Union Nationale des Lycéens) et le MNL (Mouvement National Lycéen), ont eu lieu sur tout le territoire français. D’une part, certains réclamaient le passage du baccalauréat en contrôle continu malgré les aménagements qui avaient déjà été effectués, à savoir l’annulation des épreuves communes de première et terminale, ainsi que les épreuves de spécialités, portant alors à 82% au lieu de 40 la part du contrôle continu du diplôme. Ils avançaient le fait que l’enseignement n’ayant pas été effectué uniquement en présentiel engendre un manque de préparation pour affronter les épreuves. Ils souhaitaient également que les lycéens en filière professionnelle ne soient pas sanctionnés s’ils n'avaient pas fait de stage(s) durant l’année. De plus, certains lycées n’ont pas pu revenir à 100% de leur effectif, alors que cela a été possible pour d’autres, créant de sérieuses inégalités d’un établissement à l’autre.
A cause des inégalités engendrées concernant la présence des lycéens au sein de leur établissement, certains ont fait grève afin que les lycées privés hors contrat passent en contrôle continu eux aussi. Il semblait injuste que tous les lycéens ne soient pas au même seuil d’égalité concernant le passage des épreuves finales. En effet, ces lycées ne bénéficiant pas du même régime scolaire, certains étudiants se seraient vu dans l’obligation de passer les épreuves finales de façon “normale”. Néanmoins, les lycées privés hors contrat ont un libre arbitre total sur les notes que leurs élèves ont : ils peuvent ainsi “gonfler” les notes des élèves afin de les favoriser lors de leur entrée dans le supérieur. Sans épreuves finales, identiques au niveau national, il est donc difficile d’évaluer le véritable niveau de l’élève. Le contrôle continu total favorise donc les lycées privés hors contrats. On peut donc comprendre qu’une majorité de lycées privés n’ont pas répondu à l’appel lancé par les syndicats: ils se sentent moins touchés par ces mesures.
Cependant, le contrôle continu n'est pas une solution miracle. En effet, ce dernier est tout d'abord soumis à la subjectivité des professeurs : certains enseignants peuvent en effet surnoter ou sousnoter les élèves, remettant ainsi en cause la valeur des notes. Par ailleurs, un contrôle continu complet ne préparerait pas les lycéens, qui souhaitent poursuivre leurs études, aux examens qui les attendent dans le supérieur.
Quelques jours après les manifestations, Jean-Michel Blanquer a pris la parole afin de calmer la colère des lycéens. Il a confirmé sa volonté de toujours vouloir « maintenir la valeur du diplôme, d’amener les élèves vers la réussite […] dans des conditions qui leur soient bonnes ». D’après M. Blanquer, lors d’un entretien au journal de France 2 : « [il serait] plus facile d’un point de vue pratique de l’annuler, mais je pense que c’est bon pour les élèves de s’exercer à cela. Si on a créé cet exercice, c’est précisément parce que cette compétence est fondamentale, savoir argumenter, savoir écouter, être capable de parler tout simplement ». Il a tout de même annoncé différents aménagements. Concernant le grand oral, l’élève pourra disposer d’un tableau blanc ainsi que de ses notes, et, par ailleurs, le jury sera informé des points non étudiés dans chaque spécialité. Pour l’épreuve de philosophie, la meilleure note sera retenue entre le contrôle continu et l’épreuve terminale. Enfin, lors de l’épreuve écrite de français, les sujets seront dédoublés, et pour l’oral, l’élève aura le choix entre deux textes.
Voici quelques photos prises lors du blocus qui s’est tenu au lycée ce lundi 3 mai 2021. Lors de ce blocus, nous avons pu remarquer que de nombreux élèves de seconde, non concernés par ces mesures, ont soutenu leurs camarades de première et de terminale. A l’inverse, certains terminales ont préféré ne pas faire grève.
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