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Crise migratoire Biélorussie/U.E


Depuis cet été, de nombreux migrants affluent à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, dans le but de franchir les portes de l’Union Européenne. Mais alors, que s'est-il passé afin d’en arriver à cette situation critique, considérée comme une crise migratoire ?


Pour comprendre la source de ce problème, nous devons remonter le 23 mai 2021. A cette date, un avion de la compagnie aérienne Ryanair, provenant d’Athènes et à destination de Vilnius en Lituanie, a été détourné par le gouvernement biélorusse.

Ce dernier est qualifié de régime autoritaire, de dictature voire de “dernière dictature d’Europe” par les Etats occidentaux. Et pour cause : le président actuel, Alexandre Loukachenko, est en réalité au pouvoir depuis 27 ans.

Il avait alors détourné cet avion dans le but d’arrêter un journaliste opposé au régime. Cet événement ne fut pas sans conséquences : l’Union Européenne avait alors imposé des sanctions à Minsk, principalement financières.


  • Quel est donc le rapport entre ce détournement aérien et la crise migratoire à la frontière polonaise ?


Pour l’UE, le responsable, c’est Loukachenko. Le groupe des 27 accuse le pays d’avoir créé de toutes pièces ce trafic de migrants, venant principalement du Moyen Orient, et de leur promettre une entrée dans l’Union Européenne, et ce depuis la frontière polonaise, la Pologne faisant partie de l’union. Selon eux, la Biélorussie aurait pour but de faire chanter l’UE, afin de voir ses sanctions suspendues, ou encore tenter de déstabiliser cette dernière. La création de ce flux migratoire serait extrêmement bien organisée, avec des compagnies aériennes, conscientes, transportant les migrants vers la Biélorussie. Une fois dans le pays, ces derniers seraient guidés par les gardes frontières eux-mêmes vers la frontière polonaise, afin de la traverser. Le ministre de l’intérieur polonais a par ailleurs diffusé une photo, dans laquelle ces gardes sont visibles, munis de pinces, afin de couper les barbelés séparant les deux pays.

Selon les autorités allemandes, entre 800 et 1000 personnes arriveraient en Biélorussie, dans le but d’atteindre la Pologne.





  • Quelles réactions face à cette crise ?


Premièrement, du côté de la Pologne, le pays refuse catégoriquement de faire entrer les migrants. Il a même pour projet la création d’un mur de 180 kilomètres à la frontière, projet que ne soutiendra pas l'U.E. Ils sont donc abandonnés dans une zone de “No Man’s Land”, la Biélorussie refusant également d'accepter les milliers de migrants refoulés à la frontière. Au total, on dénombre environ 4000 migrants massés à la frontière, dans des conditions déplorables, notamment dues au froid et à l’arrivée de l’hiver.

De son côté, l'UE est prise au piège, car leur réaction ne doit pas être trop extrême. Une absence de réaction politique, c'est-à-dire laisser entrer tous les migrants, serait perçue comme une victoire pour Minsk. A l’inverse, une politique trop “sécuritaire”, comme celle de la Pologne, serait éthiquement reprochée, au vu de la crise humanitaire actuelle.

Ursula Von Der Leyen, présidente de la commission européenne, a qualifié la situation “d’instrumentalisation cynique des migrants” à l’égard de la Biélorussie.

L’UE a également promis des sanctions supplémentaires envers le régime biélorusse, mais également des compagnies aériennes. Une menace qui porte ses fruits : aujourd’hui, le flux d’avions à destination de Biélorussie a été réduit. Pour autant, cette crise humanitaire, mais également géopolitique, est loin d’être réglée




Sources de l'article :




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